Crowdsourcing

J’observe depuis quelques temps les “réseaux sociaux”, ces applications Web permettant de rencontrer tout type de gens et d’échanger avec eux sur tous types de sujets, mais selon des critères particuliers : certains de ces réseaux sont orientés “pro” (LinkedIn, Viadeo…), certains (beaucoup!) liés à des rencontres qui au final sont essentiellement amoureuses ou… disons…sensuelles :D, d’autres sont plus généralistes.

Un des gros “buzz” du moment concerne Facebook, un dérivé de “MySpace” fonctionnant avec –entre autre– un système de plugins particulièrement puissant et donnant des perspectives très intéressantes. J’en reparlerai plus tard.

Ce qui me fait écrire ce petit article est à la base une intervention de Loic Le Meur concernant ses projets professionnels : il est en phase de création d’entreprise, et propose, à titre d’expérience, de créer un “Virtual Advisory Board”, un groupe, ouvert, en ligne, lui permettant de s’entourer d’avis, de conseils, d’une sorte de laboratoire dans lequel il aurait envie de tester ses idées, d’en chercher d’autres, bref, d’échanger.

Ce genre d’initiative est à la fois fascinant, futile, et perturbant, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme : jusqu’à où, jusqu’à quel point le Web peut aider le relationnel humain, en particulier dans un domaine professionnel. Pour un petit consultant comme moi, avoir la possibilité de cotoyer, de voir “de près”, de dialoguer avec des acteurs connus et influents de mon milieu professionnel est une chance, une opportunité passionnante, mais j’ai du mal à utiliser le terme “un privilège” quand finalement… tout devient à la portée de tout le monde.

D’où d’autres questionnements : tout pour tous, est ce une utopie qui au final ne fait que vous noyer dans une nouvelle masse ? Et pour celui qui a généré ce groupe : quel bénéfice tirer, comment exploiter au mieux cette “foule” d’un coup acquise ?A la suite d’un commentaire (dans mon anglais de cuisine…) que j’avais fait sur la pertinence de Facebook pour ce genre de travail collaboratif, la note d’un autre intervenant, Thomas Knoll m’a particulièrement marqué. Je la traduis/résume/m’en inspire ici, j’espère qu’il ne m’en voudra pas. Merci, Thomas !

  • Les réseaux comme Facebook ne sont pas très adaptés à des implications fortes de la part des utilisateurs. Ils s’inscrivent à des groupes proches de leurs centres d’intérêts, puis n’y retournent la plupart du temps jamais. Derrière cette égalité d’intervention de façade, l’absence de vrais leaders aboutit le plus souvent à un silence. La plupart des gens veulent “voir un spectacle”, éventuellement y contribuer, mais pas le créer.
  • Permettez à tout le monde de venir dans votre groupe, et laissez tout le monde intervenir. Mais repérez rapidement vos lieutenants, et focalisez votre attention sur eux. Evaluez ceux qui vous apportent le plus, et gardez les près de vous. Ils investissent sur vous en s’impliquant, investissez sur eux
  • Ca ne signifie pas d’ignorer le reste de la foule. Ils peuvent avoir des suggestions, des interventions intéressantes. Mais il est inutile de trop se consacrer à eux
  • Lancez des questions, des thèmes, sans attendre que les idées et les discussions viennent d’elles mêmes.

Comme le conclut cet intervenant, le “crowdsourcing” a des perspectives fascinantes. Il implique une vraie “gestion des foules”, thème psychologique passionnant en soit, mais avec ici en plus la perspective d’une pseudo-relation individuelle, où tout le monde se croit “à part” dans le groupe. Passionnant !

Update : Le Crowdmanaging de groupes de rock arrive! Moi je veux bien crowdmanager les fans de George Clooney, mais elles seront ptet un peu déçues 😉