Débrief WWDC’14

Comme parfois, je sors ce blog de sa léthargie pour évoquer les actualités du côté de chez Apple. Quelques notes en vrac suite à la présentation d’hier de Tim Cook devant un parterre de développeurs largement acquis à sa cause.

Aucune nouveauté matérielle

La précédente keynote, qui avait vu le lancement de l’iPad Air, était en octobre 2013. Et depuis, quasiment rien, hormis un iPhone 8Go et un tout petit upgrade des Macbook Air. Quelques mois d’attente permettent d’entretenir le manque, l’envie. Mais là, ça tourne à l’incompréhensible. La vraie raison est sans doute du côté des problèmes techniques (chipsets Intel en retard pour les nouveaux Macbook, problèmes d’écran pour l’hypothétique iWatch, problèmes de batterie pour les futurs iPhone…), mais tout ceci finit par me rappeler l’adage : “soit on se trouve des moyens, soit on se trouve des excuses”. Un des VP d’Apple annonçait une roadmap 2014 comme étant la plus extraordinaire depuis 25 ans, il va falloir tasser si tout est présenté entre septembre et octobre prochain !

Des évolutions logicielles intéressantes

Le travail de fluidification entre les différents appareils Apple arrive à un aboutissement impressionnant. Pouvoir travailler un document ou un mail sur une tablette puis le finir sur un ordinateur correspond à une réalité concrète pour l’utilisateur lambda. Qui n’a jamais eu à se transférer à soi même un mail pour pouvoir le terminer ailleurs ? On se prend à espérer qu’une telle démarche de continuité aboutisse également sur des supports tels qu’une vidéo.

En ce sens, Apple reste fidèle à une de ses valeurs : la cohérence. Un choix stratégique a été acté depuis déjà plusieurs années (ne pas chercher à fondre “ordinateur” et “tablette” en une seule entité), et là on voit l’aboutissement d’outils forgés pour répondre à cette particularité. Si c’est aussi fluide que lors de la démonstration, c’est impressionnant. Apple se replie sur son écosystème, mais propose une vraie valeur ajoutée à avoir la suite Mac-iPad-iPhone.

Une ouverture inattendue

Les développeurs étaient ravis, d’autant plus qu’on ne s’y attendait plus : l’ouverture de nombreuses API amène des perspectives plutôt très intéressantes, loin du diktat que subissaient les utilisateurs d’iOS depuis quelques années, face à un Android qui se permet tout. On va enfin pouvoir voir naitre des applications qui communiquent entre elles, et qui n’ont pas un cahier des charges dicté par des limitations de l’OS.

Pas de révolution, mais des plateformes

Que ça soit dans le domaine de la santé ou de la domotique, le teasing proposé aux développeur est assez alléchant : on ne sait pas encore quelles seront les prochaines “révolutions” Apple-iennes, mais on sait déjà qu’elles s’appuieront sur un écosystème de produits. Et si Siri permettait de commander sa maison ? Et si un device permettait de mesurer son activité physique et son état de santé ? Bien sûr que derrière ces pistes, on commence à voir se dessiner les iWatch et iTV du futur. Mais commencer par une démarche de plateforme est particulièrement judicieux : cela permet de faire travailler les développeurs en amont, d’intégrer d’éventuels concurrents/partenaires, et aussi d’être en cohérence avec la démarche de “continuité” entre les produits déjà disponibles.

Un iOS copycat d’Android

La présentation d’iOS8 a, je pense, beaucoup fait rire les utilisateurs d’Android. En gros, on ne fait que rattraper un retard certain sur la plateforme de Google, en reprenant sans vergogne une grande partie des “bonnes idées” que Google a su développer au fil du temps. C’est une bonne nouvelle pour les utilisateurs, c’est pragmatique… mais c’est aussi un peu ironique, en ces périodes de procès entre Apple et Samsung sur le pillage des idées de l’autre…

Un nouveau langage

Swift est la principale surprise de cette présentation. Et c’est, à mon sens, la nouvelle la plus pertinente de la soirée. Le développement sur mobile souffre de reposer sur des langages vieillissants : Java pour Android, Objective-C pour iOS. En misant clairement sur une remise à plat de ce point-clé pour les développeurs, Apple donne un grand coup de jeune à ses outils de développements, et risque fort d’attirer une nouvelle génération de développeurs. On se souvient du côté salvateur qu’avait eu C# pour la plateforme Microsoft, on peut espérer qu’un mouvement similaire redonne du punch à XCode et à la communauté de développeurs Apple. Un joli pari sur l’avenir !