Revue du dimanche

Deuxième édition de cette revue du dimanche, qui parle une fois de plus beaucoup de Google, faut dire qu’ils s’agitent pas mal en ce moment !

Bouygues mauvais joueur

La semaine commençait avec un petit coup de gueule de la part de Bouygues Télécom, qui se plaignait par l’intermédiaire de son directeur général de la concurrence à venir de Free au cas où la 4ème licence 3G lui revienne. Je cite :

Nous étions habitués à recruter beaucoup de jeunes diplômés qui font leurs classes chez nous et trouvent ainsi une sorte de tremplin à leur carrière. C’est terminé. Bouygues Telecom est obligé de se préparer à l’arrivée de Free en réduisant ses coûts fixes.

Bonjour l’argumentaire ! Il me semble que le B.A.BA de la direction d’une entreprise capitaliste, c’est d’accepter la concurrence, et plutôt de la voir comme un stimulant pour aller vers une activité plus innovante et performante ! Alors jouer la menace à la perte d’emploi, c’est stupide (les pov ptits jeunes diplômés pourront toujours aller chez Free qui aura des besoins…), et de mon avis un peu inquiétant sur la motivation et la capacité de cette entreprise d’aller de l’avant.

J’ai l’exemple en tête du complexe ciné local qui jouissait jusqu’à peu d’un monopole absolu : il a fallu attendre l’annonce d’une concurrence à venir pour qu’ils se décident à équiper une de leur salle pour une projection 3D. C’est bien tard (j’aurai bien voulu voir “Up” ainsi, moi !), mais au moins cela démontre tout l’intérêt d’une concurrence. Et je souhaite vraiment que Free accède à cette concurrence là, car cela risque d’amener un dynamisme dans le milieu des Télécoms qui est bienvenu…

Google partout

Google fait feu de tout bois et multiplie les annonces sur cette fin d’année. J’en retiens bien sur les premières versions de ChromeOS, l’arrivée de Chrome sur Mac, et les fuites sur le lancement d’un téléphone “100% Google”, le Nexus One.

Il est un peu tôt pour commenter ce nouveau téléphone (j’y reviendrais), mais, même si cela faisait longtemps que l’on commençait à voir clair dans le jeu de Google, les pièces du puzzle s’assemblent de plus en plus : on va droit vers un environnement complètement “Google-isé”.

D’autres ont déjà commenté avec talent les risques liés à ChromeOS, allant jusqu’à chaudement le recommander à des régimes totalitaires (ça fait envie !). J’en retiendrais juste la polémique sur la citation du PDG de Google, qui a eu pour effet une réaction finalement logique de la Mozilla Fundation, qui cherche aujourd’hui à se libérer de sa liaison un peu dangereuse avec le géant de la recherche Web.

De là à aller conseiller d’aller plutôt sur Bing, le moteur de recherche de Microsoft, c’est… là aussi logique mais étonnant : Microsoft sort d’un tel tunnel où il était représenté comme “le mal absolu”, que de le voir aujourd’hui perçu comme l’élève modèle, c’est… perturbant… mais aussi le signe d’une certaine bonne direction que prend l’ex-boîte de Bill Gates… à moins que ce ne soit plutôt Google qui parte dans un modèle tellement affreux (on est certes loin du “don’t be evil” des débuts) que Microsoft apparaisse à côté comme amateur !

Le Web 09

Ayé, tous les bloggers et personnalités de notre petit milieu se sont réunis autour de Loïc Le Meur pour la grand messe annuelle européenne du Web. Je n’y étais pas, donc je ne risque pas de faire un compte rendu (là aussi, d’autres l’ont fait très bien !), j’ai toutefois suivi une partie des conférences en streaming (très bonne qualité au passage de la part de UStream !), et je dois dire que c’était souvent assez intéressant, même si certains étaient un peu trop là pour réciter une leçon sans aucune interactivité ni implication, dommage… Mais le gros + de ces conférences, c’est bien sûr le réseau que l’on peut s’y constituer, et pour cela, pas le choix, il faut y être ! Je pense faire le déplacement l’an prochain, histoire de pouvoir dire que j’y étais !

RAS au niveau des startups gagnantes du concours, on a du réseau social faisant la course en tête, logique… à noter toutefois que, sauf erreur, celle ayant gagné l’an dernier, Viewdle,est un peu, comment dire… parti avec la caisse, n’a en tout cas rien sorti. On espère mieux pour les lauréats de cette année ! Mention en tout cas pour Pearltrees, qui amène un travail sur l’interface assez étonnant, une sorte d’évolution de mindmap adapté au web… Je vais essayer d’étudier ça un peu plus en détail…

J’en retiendrais au moins l’intervention très atypique de Gary Vaynerchuck, le boss de WineLibrary, un vrai esprit libre à l’énergie communicative, et au rentre dedans assez incroyable. Gonflé, et pourtant tellement vrai, de balancer devant un parterre d’investisseurs un “Quand j’entend parler de Business plan à 3 ans, je sens le vomi monter dans ma bouche ! Bon sang, dans notre milieu, tout change toutes les 3 semaines !”.

Bases de données dans le cloud

On y vient, les bases de données s’adaptent aussi au mode “cloud”. Le but est ici double : casser la logique de serveur “physique”, avec tout ce que cela avait de contraignant (réplication, etc…), et casser le format très (trop?) structuré des SGBD actuels, qui fonctionnent encore tous selon le schéma dicté par IBM Db2 dès le milieu des années 70 : tables, structures, et SQL. Ca fait longtemps qu’on cherche à casser ce côté très structuré des bases, mais tous les essais, soit sur une approche “document” (Lotus Notes, par ex), ou sur une approche SGBD orienté objet, n’ont jamais jusqu’ici été de grandes réussites.

Le mouvement NoSQL commence a être largement suivi et à faire quelques preuves de sa pertinence, et on a vu passer sur TechCrunch cette semaine le financement d’un projet autour d’Apache CouchDB. On a donc quitté le terrain des expérimentations pour aller vers celui d’un éclairage plus grand public sur ces solutions. A suivre avec grande attention !

Coeur de métier

Je me souviens avoir très souvent eu cette discussion dans bien des contextes : il “faut rester dans son coeur de métier”. Je viens de lire cet article très intéressant de François Ziserman qui relativise un peu les choses. Après tout, si Google et Apple étaient restées dans leur coeur de métier, ces entreprises n’en seraient pas là où elles en sont aujourd’hui. Et puis, au fond, qu’est ce qu’un coeur de métier ? Avec le recul, j’ai un peu l’impression que cette notion à géométrie très variable est souvent utilisé comme une “très bonne” raison pour reculer ou contourner la difficulté, dès lors que les choses ne sont pas très simples.

Je me demande si l’on ne confond pas un peu les notions de compétences et de métier, qui sont assez différentes. On a vu la semaine dernière un petit débat sur ce thèmes par blogs interposés, entre Fred Cavazza et Daniel Broche. Faut il déléguer pour se concentrer sur ce qu’on sait faire de mieux, ou apprendre a distinguer les compétences que l’on se doit d’acquérir et les choses plus accessoires… large débat !

A la semaine prochaine pour la prochaine revue hebdo !